A monsieur Salieri

Mon ami,

je vous dédie mon ouvrage, parce qu'il est devenu le vôtre. Je n'avais fait que l'enfanter; vous l'avez élevé jusqu'à la hauteur du thèâtre.

Mon plus grand mérite en ceci, est d'avoir deviné l'opéra de Tarare dans Les Danaïdes et les Horaces, malgré la prévention qui nuisit à ce dernier, lequel est un fort bel ouvrage, mais un peu sévère pour Paris.

Vous m'avez aidé, mon ami, à donner aux Français une idée du spectacle des Grecs, tel que je l'ai toujours conçu. Si notre ouvrage a du succès, je vous le devrai presqu'entier. Et quand votre modestie vous fait dire partout, que vous n'êtes que mon musicien, je m'honore moi d'être votre poête, votre serviteur et votre ami.

Caron de Beaumarchais

A monsieur Salieri Avertissement de l'auteur Aux abonnés de l'opéra, qui voudraient aimer l'opéra Apologue à l'auteur de Tarare
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